Rochers gravés : comment préserver ce patrimoine in-situ ?

Les rochers gravés sont des éléments archéologiques, objets d’études scientifiques, au même titre que les structures funéraires, les voies et calades, les vestiges de châteaux, de moulins, de ponts, de mas, de fours…

Ils sont soumis aux mêmes lois de respect et de conservation : toute infraction de destruction est passible d’emprisonnement et d’amendes ! Et tout propriétaire doit préserver les vestiges archéologiques existant sur ses terres !

Ils sont les Témoins de l’Histoire de l’Homme en Cévennes, de ses modes de vie et de pensée, de ses adaptations au milieu naturel !

Musée du Colombier : rocher à cupules – Photo : GARA

Ces rochers gravés sont soumis à plusieurs sortes de dangers car ils sont isolés, situés en plein air, en zone dénudée ou en forêt, au bord de routes ou de chemins d’exploitation, en terrains privés ou communaux.

Il y a d’abord des dangers naturels : ceux de l’érosion atmosphérique provoquée par la pluie, le vent, la neige et le gel. La mousse, les lichens, les plantules, arbres et arbustes s’incrustent progressivement et recouvrent tant soit peu la surface du rocher-pupitre, faisant parfois se déliter la roche, surtout si sa structure est feuilletée.

Nombre de signes ont pu ainsi disparaître par éclatement de la surface du schiste.

Mais le plus désolant est le vol ou pillage de certains rochers par des particuliers qui en détruisent ainsi la valeur scientifique et la possibilité d’analyse et d’inventaire : le vestige, arraché de son contexte, ne représente plus rien !

Le problème majeur actuel est aussi la destruction, lors de travaux d’abattages forestiers ou d’aménagements de pistes, par ignorance ou le peu d’intérêt accordé à ces présences en montagne.

Les communes ayant connaissance de projets de travaux en forêt devraient veiller à ces risques, contacter le GARA ou le SRA pour s’assurer de l’existence de ces rochers sur les parcelles concernées par les travaux ; certaines l’ont fait.

Un exemple de destruction : le site de La Fougassière (Sainte Cécile d’Andorge 30110) : la roche située en bordure de route a été raclée par un engin, et les coffres funéraires préhistoriques ont été endommagés.

Seul un dessin de J. Salles subsiste…d’où l‘importance de faire les relevés graphiques et photographiques.

Publication : 3 mars 2024